Ce n'est un secret pour personne, les jeux de plate forme étaient rois à l'époque bénie des 16 bits. Sur la Super Nintendo, les noms de Mario, Donkey Kong ou Earthworm Jim sont souvent cités comme références, à juste titre. Mais en parcourant les différents sites internet dédiés à la machine de Big N, il est un jeu qui est peu cité mais qui mérite pourtant d'avoir son petit paragraphe de gloire : Mr Nutz.
La cartouche, qui sera commercialisée en 1993, est développée par seulement 2 personnes : Philippe Dessoly (direction artistique) et Pierre Adane (programmation). Notons tout de même la participation de Raphaël Gesqua à la composition sonore.
Dans la fond, Mr Nutz est un jeu de plate forme tout ce qu'il y a de plus classique. Le héros est un écureuil qui peut marcher, courir, sauter, lancer des noisettes et faire tournoyer sa queue (!). Tout ça dans le but de s'extirper de niveaux remplis d'êtres aux intentions belliqueuses. Quels sont donc les spécificités qui me font dire de ce jeu qu'il est un incontournable de la Super Nes ?
Le premier élément sur lequel on peut juger un jeu, c'est son aspect graphique. Ici, rien à dire, c'est du très bon. Les décors sont colorés, les sprites sont fins et se meuvent avec élégance. Il suffit de voir l'animation du héros en train de repousser les ennemis à coups de queue (!!) pour être sous le charme. Pour couronner le tout, les environnements que l'on traversera au fil de l'aventure sont suffisamment variés pour éviter l'ennui : forêt, chaumière, salle de bain, volcan, nuages, cirque, banquise...
Manette en main, le constat est également très positif. La maniabilité est exemplaire, pas très loin du savoir faire Nintendo (comparaison plutôt élogieuse, vous en conviendrez).
Nos cages à miel ne sont pas en reste, puisque les mélodies qui accompagnent nos pérégrinations sont juste sublimes, incontestablement le gros point fort du jeu à mon sens. Bravo monsieur Gesqua.
Enfin, je finirai en notant l'originalité du bestiaire : pommes qui marchent, hérissons à carapace amovible, épouvantails, poulets rôtis, esquimaux, ... Rafraichissant.
Pour apporter un peu de nuance, il est à noter quelques couacs qui empêchent le jeu de rivaliser avec les ténors du genre.
Tout d'abord, le scénario : un vilain yéti veut créer un monde de glace et de froid. Seul Mr Nutz est assez vaillant pour oser s'opposer aux maléfiques desseins du Big Foot. C'est plutôt naze, mais bon, ce n'est pas tellement pire que l'histoire du plombier qui doit sauver une princesse kidnappée par un dinosaure...
Le level design, quant à lui, peut être assez agaçant. Notamment lors du monde Adventure Park, où il est facile de se perdre.
Comme un certain nombre de jeux de l'époque, la cartouche de Mr Nutz ne possède pas de puce de sauvegarde. Si vous désirez finir le jeu, il faut donc s'armer de patience, et apprendre plus ou moins par cœur les niveaux de manière à éviter les différents pièges. Pour certains, ceci tiendra plutôt du charme de cette époque révolue, alors que pour d'autres, cela sera une difficulté difficilement surmontable.
J'espère que ces quelques paragraphes auront permis à certains d'entre vous de découvrir ce jeu, et pourquoi pas de vous donner envie d'y jouer. Si ce n'est pas le cas, voici une vidéo qui présente le meilleur niveau du jeu : Clouds. Tout y est : décors sublimes et musique envoutante (ça commence aux alentours de 4min10). Enjoy !